L’Internet fixe illimité menacé ?

C’est le site OWNI qui a découvert le pot aux roses. Des fournisseurs d’accès Internet français réfléchissent à instaurer des limites à leurs offres haut-débit ADSL et fibre optique. Déjà présentes sur les offres des opérateurs mobiles, ces restrictions pourraient bientôt devenir réalité sur le fixe. Leur but : augmenter le prix de l’abonnement mensuel payé par les clients en multipliant les offres.

 

Plusieurs limites envisagées
Alors qu’en France la plupart des offres, notamment en ADSL, proposent le débit maximal,  il pourrait désormais exister toute une gamme avec des prix basés sur le nombre de megabits offerts.
D’autre part un plafond de consommation pourrait être mis en place comme il en existe déjà dans l’Internet mobile (débit bridé ou connexion coupée après x gigabits de données consommées).
Enfin des services pourraient être simplement interdits dans certaines offres : téléphonie VoIP, P2P, accès aux newsgroups, … là aussi sur le modèle des offres d’Internet mobile.

 

Des explications douteuses
Les opérateurs envisageant ce type de restrictions se retranchent derrière un risque de saturation des réseaux qui nécessiterait une gestion de trafic. Ce sont ces mêmes opérateurs qui depuis des années cherchent à développer les usages (vidéo HD, jeu en ligne, sauvegarde à distance, …) et disent que les français ont besoin de plus de débit et de la fibre optique pour cela…

 

Quels opérateurs concernés ?
Cette «réflexion» est le fruit de la Fédération Française des Télécoms (FFT) qui regroupe notamment Orange, SFR et Bouygues Telecom. A contrario Free et Numericable n’en font pas (ou plus) partie et ont pris leur distance sur ce dossier.
Le porte-parole d’Orange Jean-Marie Culpin a confirmé à OWNI que de tels projets étaient étudiés : «Oui, il y a certains forfaits sur lesquels on risque de mettre des seuils. S’ils ne concernent qu’ 1% des gens qui downloadent des films toute la journée, alors c’est envisageable. C’est inacceptable si cela impacte davantage de clients.» Voila pour la théorie.

 

En pratique il suffit de regarder les limitations imposées sur l’Internet mobile pour se rendre compte qu’il ne s’agit que de l’application d’une politique commerciale : comment expliquer autrement des limites aussi faibles que 200 Mo sur certaines offres et de 2 Go sur d’autres ? Il n’est clairement plus question ici de viser 1% de gens qui utiliseraient à fond leur connexion…

 

Source : OWNI